Chabatz d'entrar !

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La rentrée des classes

Les souvenirs de Dominique, dans les années 1960 :

« Quand il s'agit d'évoquer les souvenirs de sa scolarité, il y a les bons et les moins bons ...

Nous reprenions le chemin de l'école début octobre et nous la terminions au mois de juillet. Le jeudi était le jour de congé., tandis que le samedi nous travaillions.

Sur la place du village, il y avait l'école des garçons et de l'autre côté celle des filles. Pas question de mixité à cette époque.

La cantine n'existait pas et nous ne pouvions pas déjeuner à l'école. Nous devions faire 6 km à pied par jour pour les allers et retours.

Au cours préparatoire en 1956, l'institutrice maniait avec dextérité une grande baguette depuis son bureau sur l'estrade. Elle n'avait pas à se déplacer pour taper sur la tête des élèves qui bavardaient ou qui n'étaient pas attentives.

Par contre, j'étais fascinée par les plaquettes en bois rouge qui nous apprenaient l'alphabet puis la lecture. Sur chacune d'elles, les lettres étaient tracées avec des paillettes qui scintillaient comme les guirlandes de Noël argentées.

Les années suivantes, les services ont été mis en place. Chaque jour à tour de rôle nous étions chargées d'essuyer le tableau, de verser l'encre dans les encriers de chacune, de distribuer le matin les cahiers et récompense suprême, d'aller chercher les boîtes de craie dans le bureau de la directrice !

Les bons points étaient distribués chaque fois que nous répondions correctement oralement ou que les devoirs sur le cahier étaient justes. Nous les conservions précieusement dans de petites boîtes en métal et avec dix bons points, nous avions droit à une image. Avec dix images, nous en recevions une encore plus grande.

 

Ma hantise était le calcul mental auquel nous étions entraînées tous les matins. La maîtresse donnait des nombres qu'il fallait additionner ou multiplier, elle disait : « écrivez » vite nous notions sur notre ardoise à la craie le résultat et dans un laps de temps qui me semblait très court, elle frappait avec sa règle sur le bureau et disait « levez ». Elle regardait les ardoises une à une et si la réponse était fausse nous redoutions ses réactions. Une seule fois, j'ai été obligée de faire le tour de la cour à la récréation avec mon ardoise attachée dans le dos avec ce que j'avais écrit. On ne m'y a pas repris !

La leçon de morale hebdomadaire faisait partie de l'enseignement.

 

 

 

Quant au « Bled », il était une véritable institution. Ce livre bleu a fait les beaux jours de l'école primaire. Les exercices de conjugaison et d'orthographe faisaient partie du quotidien. Qui n'a pas conjugué au passé antérieur les verbes couper ou ouvrir ? Des temps que nous employons tout à fait couramment...

Les grandes distractions que nous avions dans la cour étaient les marelles que nous tracions à la craie. Celle que je préférais était la grande avec en bas la terre puis huit cases à franchir pour arriver au ciel. Nous avions les comptines chantées sur le rythme des cordes à sauter et aussi les rondes. Celle que nous reprenions souvent était celle du « fermier dans son pré ». Nos jeux étaient différents suivant les saisons. Avant les grandes vacances, c'étaient plutôt des distractions plus tranquilles comme les osselets qui nous occupaient.

En sortant de l'école, nous faisions un détour par la boulangerie voisine où nous achetions du « mistral gagnant ». C'étaient de petits sachets en papier de toutes les couleurs remplis d'une poudre blanche sucrée que nous aspirions avec une paille en réglisse. Quel délice ! En bas de cette petite poche nous retournions une languette pour voir l'inscription gagné ou perdu. Si c'était gagné, nous avions droit à un autre sachet gratuit. Il existait aussi les boîtes de coco en métal rempli de réglisse en poudre.

Voilà quelques souvenirs, avec un brin de nostalgie, de ce que furent mes premières années de scolarité. C'était le temps des porte-plume avec l'odeur de l'encre, des pleins et des déliés pour dessiner les lettres, des buvards, des blouses, des jeudis et des ritournelles encore plein la tête. »

 

 

Pour Marianne :

« Du côté enfant, le jour de la rentrée des classes était un jour de stress. Vais-je plaire à mon institutrice ? Vais-je réussir à faire ce qu'elle va me demander ?

Je ne me posais pas de questions quant à mes copines, je les connaissais de l'année précédente.

Je me souviens de mon entrée au CP, lorsque mon institutrice a commencé à nous appeler. Je n'ai vu que son dentier qui bougeait. Il m'a fasciné pendant toute mon année scolaire !

Du côté enseignante,  chaque rentrée je me demandais si j'allais plaire à mes nouveaux élèves, réussir à les apprivoiser, et à leur faire assimiler le programme qui était prévu.

Par expérience, j'ai appris que, pour plaire à des enfants de maternelle, le jour de rentrée, il fallait bien se maquiller, et surtout, mettre des bijoux bien clinquants ! »

 

Daniel nous fait partager avec émotion les photos de classes familiales :

 

 

Ecole maternelle des Pénitents-Blancs à Limoges (1931-1932)

 

 

Ecole primaire du boulevard Saint-Maurice à Limoges (vers 1936-1938)

 

 

Ecole primaire Jean-Macé à Limoges, classe de CM1 (1968-1969)

 

 

Liens proposés par Hélène :

http://ouebagogo.over-blog.com/pages/rentree_des_classes-665548.html

http://pagesperso-orange.fr/ecole.de.ciez/

 

Par ordre d'entrée en scène :

Dominique ROSSI

Marianne LAPLAUD

Daniel KOPP

Hélène CHAMBORD-BENASSY



13/10/2009
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