Marcelle DELPASTRE
Tous ceux qui l'ont connue se souviennent de son rire.
Pendant une grande partie de sa vie, cette femme paysanne écrivit inlassablement dans la discrétion, avec pour compagne et confidente la Nature.
Née le 2 septembre 1925 à Germont dans la commune corrézienne de Chamberet, en Limousin, Marcelle Delpastre y est morte le 6 février 1998, au terme d'un incomparable voyage immobile, laissant une œuvre imposante et variée, majoritairement inédite, dont la part essentielle est d'ordre poétique, ordre qu'elle a conjugué avec bonheur dans tous les modes possibles, de la ballade au psaume, du poème dramatique à la prose poétique, et dans ses deux langues, occitane et française.
Marcelle était une élève brillante, particulièrement douée en français et en dessin. Titulaire du baccalauréat philo-lettres, elle suit une année d'Ecole Normale et d'Ecole des Arts décoratifs à Limoges, puis choisit de retourner à la terre.
Elle ne quitta guère Germont, cette terre occitane et cette ferme familiale. Elle conduira le tracteur, labourera, sèmera, soignera les bêtes, cultivant, principalement la ferme familiale et la poésie, accessoirement le dessin, la broderie, le chant traditionnel, l'ethnographie et la littérature française autant qu'occitane.
« Je croyais que la poésie exigeait des rimes, et je décidai que la poésie c'était trop difficile. Ce n'est pas avant 14 ou 15 ans que je commençai à emporter, rarement, de quoi écrire. Plus tard je ne me promenais jamais sans un crayon noir et un cahier plié dans ma poche. Je gardais les vaches, j'écrivais au pré, à la veillée parfois. Le temps ne passait pas. Je brodais, je tricotais, je lisais, je méditais la Bible. J'écrivis d'interminables lettres à des amis, des correspondants divers d'une passion pour le théâtre avait mis par hasard à la portée de ma plume. »
Ce propos de Marcelle Delpastre résume son existence si étroitement liée à l'écriture.
Marcelle Delpastre fut aussi une ethnographe, bien qu'elle ait difficilement accepté cette qualification. Elle a contribué à mieux cerner la culture limousine, le mode de vie d'une province. Ainsi, elle collabora à la Société d'Ethnographie du Limousin et de la Marche, puis à la revue Lemouzi (où elle publia, sous la forme de chroniques, « Le Tombeau des ancêtres »).
Dominique LOISON
Sources du dossier : Généalogie en Limousin n° 35, Plein Chant 71-72, Les chemins creux : Une enfance Limousine, Internet.