Chabatz d'entrar !

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Folles, d'après les notes du curé Puychaffret, 1ère partie

François Puychaffret, natif de la commune d'Arnac-la-Poste, beau-frère de Léonard Verny [1], maire de Folles , fut curé de Folles de nombreuses années jusqu'à son décès le 22 décembre 1874. Il laissa de nombreuses notes concernant sa paroisse et a décrit en vers les villages s'y rattachant.

Il est ici parlé du chef lieu de la paroisse de Folles, des villages, des hameaux et autres lieux de la paroisse avec tout ce qui les concerne et leur est propre. Tout lieu qui a trois maisons est dénommé village.

 

 

La place de Folles

 

Le bourg de FOLLES – 8 feux

 

Folles, j'aime à chanter les vieux et nouveaux jours.

Depuis trois fois dix ans, j'admire tes atours.

Que j'étais jeune encore quand je t'eus pour épouse !

A chérir ton pasteur, tu te montras jalouse.

En lui, tu découvris un ardent protecteur,

Entre ton âme et Dieu, le bon médiateur.

 

Ton nom peut te venir des feuilles, des bocages,

Oh ! qu'on se trouve heureux sous tes épais ombrages :

Que ton site est joli ! des vallons, des coteaux,

Le cours de la Gartempe et de nombreux ruisseaux

De fertiles guérets, une riche prairie

Tes monts sont embaumés par la plaine fleurie.

 

Sur un sol verdoyant, avec soin arrosé,

On aperçoit l'église au clocher ardoisé :

Elle est du moyen âge et montre son ogive ;

Le fidèle y priant avec une foi vive

Perce par ses désirs, l'autre voûte des cieux

Et devant l'éternel, il dépose ses vœux.

 

La paroisse aujourd'hui de modeste apparence,

Dans la foi catholique a fixé sa croyance,

Son ministre autrefois se nommait le Prieur,

Ayant des revenus d'une grande valeur.

 

Extrait du registre de paroisse tenu par l'abbé PUYCHAFFRET, curé desservant la paroisse de FOLLES en 1839

 

FOLLES : de faolas, fin XIII siècle, nom au pluriel désignant un ensemble de petites hêtraies.

Espace boisé dont la superficie a été déjà réduite par les premiers défrichements des XI et XII siècles

La toponymie des plateaux est celle d'un pays forestier. Innombrables sont les villages, hameaux, lieux dits ou terroirs cadastraux dont le nom est tiré de l'arbre ou de la forêt : Fargeas, Faye, Fayat, évoquent le hêtre (du latin fagus)

Certains toponymes ont une valeur collective et désignent non pas des arbres isolés, mais des espaces boisés. C'est le cas pour « faolas » FOLLES

 

 

Folles : la Garde

 

La Grande et la Petite GARDE – 27 feux

 

On pense qu'à La Garde est la maison antique

Du savant MALHERBAUD [2] tout à fait historique

Cette croix qui s'élève avec art en ce lieu

Triomphe par la foi d'un serviteur de Dieu

 

La Garde « sentinelle du bourg de FOLLES » ainsi s'exprime le curé Puychaffret au XIX siècle, l'ancien occitan « garda » tour de guet pouvait aussi désigner, par extension un site fortifié. Il peut s'agir d'un poste de garde sur une hauteur « La Garde » ou simplement d'une hauteur d'où l'on peut surveiller les environs.

Jolie croix du XV siècle, base prismatique, le fût polyédrique supporte d'un côté le Christ en croix, de l'autre la Vierge portant l'enfant divin. Aujourd'hui cette croix est au fond du cimetière de Folles. Le curé Puychaffret rapporte que Mathurin Pradaud, laboureur à La Garde, cacha cette croix dans son étable en 1793 sous le régime de la « Terreur » pour la soustraire à la destruction.

 
à suivre

[1] Léonard Verny avait épousé à Folles le 21 décembre 1843 Anne Puychaffret, fille de Joseph et Marie-Anne Reix, sœur de notre François.

[2] Guillaume MALHERBAUD né dans la paroisse de FOLLES étudia à PARIS, devint prieur puis docteur en Sorbonne, chanoine en 1569, théologal en 1570 de l'église de Limoges. On présume que la maison de Guillaume était à La Grande Garde. (cf. Puychaffret).

 

Transcription Renée BURGUIERE

d'après les notes de l'abbé Puychaffret



31/05/2007
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