Folles, d'après les notes du curé Puychaffret, 4ème partie
Le Cluzaud – 24 feux
Le Cluzaud a ses champs par des murs enfermés
Qui sont du vent du Nord assez bien abrités.
Cluzeau : L'occitan clusel (di latin clusus = fermé) peut désigner un souterrain, une grotte et éventuellement une cachette ou un refuge. Le Cluzeau (de Cluzello – 1264) Beaux témoignages de loges de bergers construites en pierres sèches.
Les Gouttes – 3 feux
Les Goutes du Cluzaud ont l'eau peu vigoureuse,
La prairie en ce lieu n'est jamais herbageuse.
Les gouttes a pu désigner d'abord une source coulant goutte à goutte, puis un filet d'eau ou un terrain humide.
Coulerolles et son moulin – 22 feux
Coulerolles, tes bois, tes versants, tes rochers,
Les fleurs et les fruits de tes vastes vergers
Les maisons, ton moulin reflétant dans l'écluse
Me comblent de plaisir et font chanter ma muse
Le moulin de Papaud, le Moulin de Coulerolles sont mentionnés sur la carte de Cassini de 1789. Ils servaient jadis à la fabrication de l'huile et de la farine.
Galivet moulin, ou La Roche, ou Pierre Fade – 1 feu
Au moulin Galivet, sous la roche glissante,
On peut y capturer la truite succulente.
Le Moulin Neuf – 12 feux
L'amateur sait très bien qu'on pêche au moulin Neuf
Le saumon monstrueux ayant la chair de bœuf.
Le moulin neuf : le plus jeune village de la commune construit en 1839. autour du moulin du Sault bâti cette année là sur la Gartempe. Point de vue sur la carderie, filature de laine. Monsieur Tessier François construisit une usine sur la Gartempe pour fournir de l'électricité. Le Moulin Neuf et l'Ecorneboeuf sont certainement les premiers villages éclairés de France dès 1904.
L'Ecorneboeuf – 8 feux
Un bœuf, en s'écornant, aura donné ce nom
A cet endroit peu riche en prairie, en moisson.
L'Ecorneboeuf : une métairie labourée par un bœuf écorné aurait été l'occasion de cette appellation.
Bourneuil ou Chantly bat – 2 feux
Bourneuil ou Chantly bat, vraiment tu me facines,
Avec ton souterrain, tes échos, tes ruines.
Ars – 4 feux
Dans ce petit désert, Ars au brillant soleil,
A de nombreux essaims, c'est le pays du miel,
Dans ses bois, ses vergers, antique Sainte Baume
Le chanoine joyeux venait flairer l'arôme
En savourant les fruits, buvant l'eau de cristal,
Il fêtait son patron : le Grand Saint Martial
Ars : village de l'abbé Isambert au XII siècle. Le titre de prieuré de Ste Catherine d'Ars fut supprimé en 1747. Il reste un beau bâti et une fontaine.
Après ce tour d'horizon des villages et hameaux de la paroisse, il est bon de rappeler que expliquer un nom de lieu c'est remonter dans le passé pour tenter de retrouver le mot ou les éléments dont il est issu, dans la langue parlée à l'époque où il a été formé (occitan, latin, gaulois ou même racines pré-celtiques)Mais un toponyme est aussi la désignation d'un lieu particulier à un certain moment de son histoire. Certains noms évoquent des aspects du milieu naturel, du milieu végétal notamment, d'autres sont liés à l'histoire de l'occupation du sol depuis l'époque gauloise ou gallo romaine jusqu'à la fin du Moyen Age. La recherche toponymique doit prendre en considération les données tirées de la connaissance du terrain, de l'archéologie et de l'histoire. Cf. Villoutreix (noms de lieux du Limousin)
Transcription Renée BURGUIERE
d'après les notes de l'abbé Puychaffret