Chabatz d'entrar !

Chabatz d'entrar !

Jean-Louis PAGUENAUD, peintre de la Marine

 

 

Quel destin que celui de Jean Philippe Paguenaud, né le 30 juin 1876 à Coussac-Bonneval (Haute-Vienne) au hameau du Caillou-Blanc, d’un père gendarme, et qui voyagera sur tous les océans à la rencontre de nouveaux paysages !

 

 

En effet, rien ne destinait le jeune Jean Philippe à prendre la mer, si ce n’est, peut-être, l’installation de toute sa famille, dans sa prime jeunesse, à Alger, pour quelques années.

De retour à Limoges, et doué pour le dessin, il est orienté vers les manufactures de porcelaine, puis vers l’Ecole des Beaux Arts de Bordeaux. C’est là, sans doute, que lui vint le goût du large. Ses études inachevées, il embarque, en 1902, à Nantes, sur le bananier « Le Ker Joseph » faisant route vers la Martinique, au moment de l’éruption de la Montagne Pelée. Il demande à être débarqué et se fait remarquer par sa bravoure lors du sauvetage des sinistrés.

De retour en France, à Biarritz, il se marie le 16 février 1909, avec Alice Manès dont il aura une fille, Simone, née le 23 mars1910. Son beau-frère, le Comte Sobanski, propriétaire d’un yacht, « La Triomphante », le prend alors à son bord et lui fait découvrir les côtes africaines. Ses tableaux d’inspiration orientaliste sont exposés au Salon des Artistes français et dans une galerie de la rue La Boétie, à Paris, où la critique est élogieuse.

Malheureusement la guerre de 1914 éclate. Il est mobilisé. Ambulancier sur la ligne du front, il soigne les grands blessés et les épidémies, c’est là qu’il contracta une maladie qui le fit évacuer à Limoges où sa famille était installée. Apprenant la mort de son frère Louis, officier, le 11 septembre 1914, il ajouta son prénom au sien.

Il eut toute sa vie un atelier, 29 avenue des Bénédictins, qui fut son port d’attache. De ses grandes baies vitrées, il pouvait contempler la campagne limousine chère à son cœur.

 

 

Nommé Peintre Officiel de la Marine en 1922, les voyages reprennent : Afrique, Asie, Amérique Centrale et Amérique du Sud. Paul Valéry, rencontré lors d’une des missions, dit de lui : « Paguenaud, l’amiral des peintres et le peintre des amiraux ». En effet il était apprécié de tous les amiraux.

De cette époque vont naître les grandes marines représentant les navires de guerre sur des mers démontées, avec une telle exactitude que les marins reconnaissaient aussitôt les unités et les manœuvres.

Pour l’Exposition Coloniale de 1937, il décore le pavillon de la Marine Nationale, et s’installe à Paris, dans une péniche habitation (chose rare à l’époque) qu’il baptise « La Provence ».

Peu de temps après il devint l’attaché français chargé des affaires maritimes de l’ex-Khédive Abbas Hilmi II, sur son yacht « Nimet Allah II », à bord duquel il navigua en Méditerranée.En 1939, il fut chargé de le désarmer.

Il regagna Limoges et habita 19 rue Jean-Jaurès qui fut sa dernière demeure. Il décora la salle des renseignements de la gare des Bénédictins à Limoges, en 1948. Et sa dernière grande œuvre fut la décoration de l’Ecole de Santé Navale de Bordeaux.

Décédé le 31 mai 1952, il fut inhumé au cimetière de Louyat.

Peintre de talent, homme au grand coeur, une exposition lui a rendu hommage en 2006 à Rambouillet, ville d'adoption de sa fille Simone.

La galerie Vincent Pécaud, rue Elie-Berthet à Limoges présente régulièrement des expositions de l'artiste.  

 

 

Christiane VILLENEUVE

 

 

Sources :

-         Sophie Champrenault, petite-fille de l'artiste

-         Vincent Pécaud, auteur de Vie et oeuvre de Jean-Louis Paguenaud



05/07/2008
4 Poster un commentaire

A découvrir aussi