Chabatz d'entrar !

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Lu bouéradou

Lu Bouéradou*

*Les mots en patois sont écrits comme prononcés

 

 

On peut remarquer, entre autres, sur la carte postale, le panier en bois fabrication maison, pour ramasser les châtaignes, ainsi que "lo grelo"*( quatre planches et un grillage) qui servait à secouer une certaine épaisseur de châtaignes, pour détacher le tanin avant cuisson finale.

 

Que fait cette magnifique grand-mère ?

 

Elle bouère* pour obtenir des châtaignes blanchies

 

Les châtaignes sont tournées et retournées dans tous les sens grâce à une sorte de grande pince en bois appelée "boueradou".

 

Cette dernière servant donc à "bouerer"* autrement dit à mélanger le contenu de la marmite appelée "toupi"*, en patois limousin.

 

 

En Limousin, nombreuses sont les châtaignes.

 

« La boursadas (les boursées) (1) lou chovée (2) sont les manières classiques et bien connues d'accommoder les châtaignes ;

Faire des châtaignes blanchies, c'est autre chose.

 

 

Il convient d'abord de les éplucher. Le travail occupe de nombreuses veillées. L'enveloppe est enlevée, d'un savant coup de peladou*,(le peladou * était un couteau spécial à lame courte et large, légèrement recourbée)

 

 

le peladou

 

Il reste à faire disparaître la peau. A cette fin les châtaignes pelées sont ébouillantées et versées dans le  toupi . Le toupi à châtaignes est une sorte de marmite en fonte à trois pieds dont le corps comporte une partie renflée à la base surmontée d'un tronc de cône renversé.

 

 

Pour enlever la peau, on utilise le bouéradou* : instrument en bois formant la croix de Saint-André. Il comprend deux bâtons de 60 cm de long environ, ronds par le haut, carrés par le bas. Sur la partie carrée sont aménagées des entailles pour mieux accrocher les châtaignes. Les deux bâtons sont réunis vers leur mitan par un axe qui leur permet de se mouvoir aisément. On prend dans chaque main les extrémités rondes des bâtons et par un mouvement alterné de demi-tour à droite et à gauche, on enlève par frottement la deuxième peau des châtaignes  - qui sont dès lors prêtes pour  la cuisson – On les dispose ensuite dans le toupi : avec un peu d'eau – très peu – sur quelques pommes de terre pour éviter le « brûlé ». Le toupi est accroché à la crémaillère. Le feu fait le reste. Encore faut-il qu'il soit conduit comme il convient : un feu de flammes d'enfer et les châtaignes seront calcinées : un feu de rien et les châtaignes n'en finiront pas de cuire en nouilles…. »

 

 

D'autres manières plus simples d'accommoder les châtaignes :

 

(1) La boursadas*

 

« La plus simple consiste à les faire bouillir dans l'eau tout simplement et vous avez « la boursadas »,* les boursées. On accroche un grand marmitou *(au lieu de dire un grand marmitou,  on devrait tout naturellement écrire une marmite – ce serait pourtant inexact car le marmitou, même si on en trouve des grands et des petits, ce n'est jamais une marmite mais toujours un marmitou - )

                On accroche donc le marmitou à la crémaillère et dès que l'eau commence à chanter, on y dépose les châtaignes. L'art consiste à faire bouillir l'eau dans les flammes, mais à entretenir l'ébullition sans flamme, surtout sans flamme et même avec un peu de fumée pour que celle-ci pénètre dans le marmitou par le couvercle qui se soulève sous les bouillons. »

 

                Autre manière d'accommoder les châtaignes :

(2) Lou chôvée*

« Les marrons ; en patois lou chôvée.* Il convient  tout d'abord d'entailler légèrement les châtaignes pour éviter les explosions… on en réserve toujours quelques-unes d'ailleurs qui, entières, sont glissées subrepticement parmi les autres et qui pètent dans un nuage de cendres.

Outre les marrons sous la cendre, on peut griller les châtaignes dans la poêle spéciale, percée de trous, que l'on pose sur un trépied. C'est une poêle à très longue queue qui permet de remuer les marrons afin d'en assurer une cuisson régulière, sans se brûler. On l'appelle lo pédarso.*

 

La poêle percée à longue queue

 

"Cette poêle, probablement avant d'être percée pour cette utilisation, servait sans doute à faire les crêpes, les crêpes de cerises, ou les omelettes sur le feu via le trépied !"

 

 

Article sur une idée de Mamie Marianne Laplaud,

avec des extraits du livre « Le pain Noir »

(Participations de Roger Faure et Raymond Aupetit)

 

 

 



11/05/2007
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