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Jean CRUVEILHIER

Médecin et anatomiste limousin

(1791-1874)

 

Jean CRUVEILHIER, né à Limoges, place Saint-Martial, le 9 février 1791 est le fils de Léonard, maître chirurgien et d'Anne REIX.

Sur son acte de baptême, en date du 11 février, figure le nom de son parrain Jean REIX et celui de sa marraine, Claudine de LABADIE.

 

 

Jean REIX, est curé de Meuzac, il est son oncle maternel et Claudine LABADIE sa grand-mère paternelle.

 

Jean CRUVEILHIER est issu d'une ancienne famille bourgeoise qui compte de nombreux médecins chirurgiens.

 

Le plus ancien connu est Jean Marie CRUVEILHIER (1700-1750), maître chirurgien à Meilhards (Corrèze), resté sans descendance.  Il est le fils d'Antoine CRUVEILHIER, arrière grand-père de Jean, et de sa première épouse, Jeanne DUMAS DE LA MAIGERIE.

 

Antoine, maître sculpteur, a eu quatre enfants de sa seconde épouse, Antoinette GUILHEN. L'aîné est Joseph CRUVEILHIER (1726-1765), grand père de Jean, maître chirurgien à Meilhards (Corrèze).

Joseph CRUVEILHIER, marié avec Claudine DE DAVID DE LABADIE, a eu quatre fils dont seul, le dernier, Léonard CRUVEILHIER, a survécu.

 

Léonard CRUVEILHIER, père de Jean, est aussi maître chirurgien, Docteur en chirurgie, médecin militaire. Il a épousé en secondes noces, Anne REIX, s'est installé à Châteauneuf-la-Forêt, puis à Limoges où il exerce à l'Hôpital St Alexis, en temps que chirurgien titulaire.

Il a eu quatre enfants : Jean (1791-1874), Marcelle (1795-1797), Léonard (°1796) qui deviendra Lieutenant au 5ème Léger et Jeanne Adélaïde (1798 -1804).

 

Jean CRUVEILHIER est l'aîné.

D'après son père, il se doit de devenir le digne successeur de ses aïeux et entreprendre des études de médecine.

Mais ce n'est pas l'avis de Jean. De sa mère il a hérité d'un caractère grave et sérieux.

Il veut devenir prêtre.

Alors qu'il est étudiant à la Faculté de Limoges, il décide de suivre sa vocation. Ce choix n'est pas du tout ce que son père ambitionne pour lui. Il est très contrarié et contraint son fils à abandonner cette idée et à commencer des études de médecine.

 

Jean, doit devenir médecin.

 

En enfant obéissant - son père est un homme de caractère-, Jean CRUVEILHIER commence une formation d'interne à l'Hôtel Dieu, à Paris sous l'autorité de Guillaume DUPUYTREN (1777-1835), Chirurgien en chef de l'Hôtel Dieu, limousin comme lui.

Dès le début, le jeune élève gagne l'amitié de son maître. C'est un élève brillant et travailleur.

 

 

l'Hôtel-Dieu à Paris

 

En 1810, muni de lettres de son professeur, Jean s'installe à Paris.

 

En 1811, il est reçu major d'une promotion qui compte vingt internes.

 

En 1812, il obtient le prix des Hospices Civils de Paris.

 

En 1813, celui de l'école pratique et le prix de médecine opératoire.

Son maître est fier de lui, son père aussi.

 

Mais après ses premières autopsies, il est tellement dégoûté de la médecine, qu'il rejoint, en secret, un ordre religieux et commence l'étude de la religion au Séminaire de Saint Sulpice, à Paris.

Son père, très affecté par la nouvelle, se rend à Paris et demande l'aide de son ami, Guillaume DUPUYTREN, pour que son fils reprenne ses études de médecine.

Guillaume accepte de prendre Jean, sous sa protection et suscite l'intérêt de son élève pour la pathologie.

 

 

J. Cruveilhier

 

En 1816, Jean CRUVEILHIER, présente une thèse, qu'il dédie à son père et à son maître. Le titre de sa thèse : « Essai sur l'anatomie pathologique en général et sur les transformations de productions organiques en particulier ». Il devient Docteur en Médecine et retourne à Limoges exercer sa fonction.

 

D'emblée, une clientèle considérable afflue ; il joue le rôle de consultant général pour la région entière en toutes disciplines.

 

En octobre 1816, à la demande du préfet de la Haute Vienne, il rédige un rapport sur une épidémie importante. A cette occasion, il décrit les symptômes de la fièvre typhoïde.

 

En 1818, il est candidat à la direction du cours d'accouchement de l'Hôpital St Alexis mais un accoucheur plus ancien et réputé de longue date, est désigné. En compensation, Jean obtient la création d'un cours d'anatomie selon un arrêté préfectoral du 11 janvier 1819.

 

 

 

Le 14 juin 1819, à Limoges, Jean épouse Marie Gabrielle Jenny GRELLET FLEURELLE, fille d'un propriétaire négociant. Elle est âgée de 18 ans. A cette époque, Jean demeure avec ses parents, rue du Clocher à Limoges.

Lassé de sa vie à Limoges et stimulé par son père, qui a toujours pour lui, une écrasante ambition, Jean retourne à Paris où il participe à un concours pour un poste de professeur extraordinaire. Toujours soutenu par Guillaume DUPUYTREN, (devenu depuis, chirurgien du roi Louis XVIII, puis de Charles X et fait Baron), il le remporte.

Il est reçu major des cinq promus parmi vingt six candidats. Nommé agrégé de chirurgie à la Faculté de Médecine de Montpellier, il y reste deux ans.

 

En 1825, sur le point de revenir à Limoges pour reprendre son activité, le décès inattendu de Pierre BECLARD libère le poste de président de l'anatomie descriptive.

Le ministre de l'instruction publique et des cultes, l'évêque FRAYSSINOU avec qui il avait étudié à Saint Sulpice, l'encourage à rivaliser pour ce poste.

Jean CRUVEILHIER accepte et tient son premier discours, en tant que professeur d'anatomie descriptive.

 

En 1826, il devient médecin des Hôpitaux. Il réorganise la Société anatomique dont il sera le président pendant quarante ans.

 

C'est en 1828 que paraît son atlas d'anatomie pathologique, grâce auquel, son nom va passer à la postérité.

 

En 1830, il devient médecin chef et directeur de l'Hospice de la Maternité, puis de la Salpétrière et de la Charité.

 

En novembre 1833, une attaque atteint Guillaume DUPUYTREN, qui sent ses paupières et le coin de sa bouche se paralyser. Anéanti, il ne trouve plus la force de se rendre à l'hôpital.

 

Il décide alors d'allouer une somme de 70 000 francs à la Faculté pour fonder un musée d'anatomie pathologique.

Il souhaite aussi la création d'une chaire d'anatomie pathologique mais son legs de 200 000 francs, bien que très important, n'est pas suffisant. Le Doyen ORFILA, demande à l'état de financer la chaire dont la nécessité est manifeste.

 

Guillaume DUPUYTREN, meurt à Paris, le 7 février 1835, après avoir refusé une intervention. La chaire dont il souhaitait l'instauration, est créée et c'est Jean CRUVEILHIER, qui occupe le premier ce poste et qui s'y consacrera jusqu'en 1866.

 

Jean CRUVEILHIER a réussi. Il a satisfait l'ambition que son père avait pour lui.

Le 17 juin 1835, naît enfin un fils. Il a déjà huit filles.

Ce fils sera prénommé : Pierre Gabriel Edouard qui deviendra chirurgien des Hôpitaux de Paris, et écrira « Jean CRUVEILHIER, Anatomie Descriptive (Paris 1834-36, 4 volumes), avec l'aide de Marc Sée.

Plus tard, son fils Louis deviendra lui aussi, interne des Hôpitaux de Paris, et sera chef du département de la rage à l'Institut Pasteur.

 

Léonard CRUVEILHIER doit être très fier de son fils Jean et la naissance de ce petit fils Edouard doit le rassurer sur l'avenir des chirurgiens brillants de la famille. Hélas, il ne profitera pas longtemps de cette gloire car il décèdera le 12 juillet 1836.

 

En 1839, il est élu président de l'Académie de Médecine.

 

 

Doté maintenant d'une certaine fortune, Jean Cruveilhier achète, entre 1840 et 1845, une partie de la forêt de Châteauneuf ainsi que des domaines à Sussac, soit au total plus de 600 hectares.

 

 

Il transforme une petite maison de maître en château néo-gothique qu'il appelle Villa-Sussac.

 

 

 

Le 30 octobre 1849, son épouse, Marie Gabrielle Jenny GRELLET-FLEURELLE, décède.

Comme sépulture, il fait construire une chapelle mortuaire, au cimetière de Louyat à Limoges. (aujourd'hui section 20, allée des ancolies)

Il demeure alors Rue des Pyramides à Paris.

 

C'est à Sussac, en son château, que Jean CRUVEILHIER décèdera le 7 mars 1874, d'une inflammation des poumons et du péritoine. Depuis quatre ans, il vivait dans cette demeure. Il avait perdu de ses grandes capacités intellectuelles .

 

On peut voir son portrait peint en 1906 par Auguste ARIDAN, orner la salle des fêtes de la Préfecture de Limoges (photo ci-dessous). 

 

 

 

Jean CRUVEILHIER fut un anatomiste et un chirurgien de grande valeur, mais l'un de ses mérites fut d'être un des créateurs de l'anatomie pathologique.

Grand observateur, c'est lui qui distingua le cancer de l'estomac de l'ulcère simple. C'est lui aussi qui, en 1835, a rapporté les premières représentations des lésions caractéristiques de la sclérose en plaques. Ces recherches ont donné lieu à la rédaction de son ouvrage le plus connu, Anatomie pathologique du corps humain, un ouvrage où les descriptions des diverses altérations morbides du corps humain, sont accompagnées de figures lithographiées et coloriées.

 

Ce fut un médecin modeste et honnête, qui s'est consacré à la pratique de sa profession, en suivant les règles d'une éthique très stricte, règles qu'il a condensées dans Des devoirs et de la moralité du médecin (1837).

Peu doué d'éloquence, il ne fut ni un grand clinicien enseignant, ni un disciple crédule, ni un innovateur mais un chercheur qui a dû sa réputation plus à ses livres qu'à son enseignement.

 

 

Avec son épouse, il a eu neuf enfants : huit filles et un garçon

Quatre de ses filles sont nées à Limoges

1-Gabrielle-Léonarde née le 15/03/1820

2-Anne Marie Gabrielle, née le 28/04/1821

3-Elisabeth-Léonarde, née le 13/08/1822

4 Marie Joséphine Zélia, née le 30/10/1824

Puis, sans doute à Paris

5 Marthe Elisabeth Honorine, décédée en 1894

6 Marie Constance

7 Marie Pauline, 

8 Marie Jeanne

et enfin

Un fils Pierre Edouard Gabriel, né le 17/06/1835 qui suivra les traces de son père et écrira, un ouvrage en 4 volumes, avec Marc SEE « Anatomie descriptive »

 

 

Marianne LAPLAUD (Mamie Marianne)

 

 Sources

 

Pour le texte et les illustrations:

Les actes d'Etat Civil

Un article paru dans la revue LEMOUZI N°175 (année 2005) écrit par le Professeur Pierre VAYRE,,

« Les demeures de la distinction » de P. Grandcoing , page 141

Les sites : http://ruralia.revues.org/document129.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Cruveilhier

http://www.cosmovisions.com/Cruveilhier.htm

Les recherches et les photos prises de certains Chabadours

Raymond COUTY, Martine HENGEL, Dominique ROSSI, Dominique AUCLAIR, Martine MONTAUD, Aimé NOUAILHAS, Christiane VILLENEUVE

Sous le contrôle de Dominique ROSSI que je remercie vivement.

 

 



17/03/2008
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