la Quintaine à Saint-Léonard de Noblat (87)
La Quintaine
Depuis le VIème siècle se déroulait chaque année, le dimanche suivant l'octave de la fête du Saint, une cérémonie mi-profane mi-religieuse : la course de la quintaine.
Le samedi qui suivait le 6 novembre, la nuit venue, on frappait toutes les deux heures la grosse cloche de la collégiale avec un marteau. C'était la "sonnerie des deniers", car on jetait aux enfants, depuis le clocher, pièces de monnaie et friandises.
Le lendemain, le chef et les reliques de Saint Léonard étaient exposés à l'entrée du choeur et gardés par deux membres de la confrérie de Saint Léonard, fondée en 1358 et rétablie en 1890. Après les vêpres, les confrères constituaient un cortège précédé du bedeau et du violoneux. Quatre confrères portaient la "quintaine" -un petit château de bois peint flanqué de 4 tourelles et symbolisant une prison-, les autres suivaient à pied ou à cheval.
La procession empruntait un itinéraire bien défini, s'arrêtant devant plusieurs statues du saint placées dans des niches, jusqu'aux boulevards extérieurs, où la quintaine était fichée sur un poteau enfoncé dans le sol. Les cavaliers saluaient la quintaine, et enlevaient les petits drapeaux qui surmontaient les tourelles avant de partir au galop briser la maquette-prison avec des gourdins.
Les débris de bois étaient conservés par les spectateurs, car ils avaient la vertu de faire pondre les poules et de protéger de la foudre.
La nuit venue, les confrères chantaient le "Salve Regina" sur la place de l'église, à la lueur des brandons.
D'après Michel DESFORGES, dans "Traditions populaires du Limousin"